Brrrr... Ça fait froid dans le dos !
Voici un texte diffusé par le Groupe national de concertation prison à l'occasion des 12èmes Journées nationales Prison du 21 au 27 novembre 2005 :
"LA PRISON ÇA N'ARRIVE PAS QU'AUX AUTRES !
Un de vos enfants peut se laisser entraîner dans la drogue et ses dérives. Vous pouvez avoir noué une relation damitié avec un étranger en situation irrégulière, incarcéré pour ce motif. Vous-même pouvez, en conduisant sous lemprise de lalcool ou de médicaments, ou même en téléphonant, avoir causé un accident mortel. Dans le cadre de votre profession (enseignant, architecte, entrepreneur ) ou de votre engagement municipal, votre responsabilité peut être engagée sans que vous soyez directement lagent du délit. Lorsque vous vous y attendez le moins, un coup de sang peut suffire à vous faire commettre le délit (le crime ?) qui vous enverra derrière les barreaux.
Désormais pour vous et pour les vôtres rien ne sera plus comme avant. Garde à vue, premiers interrogatoires, mandat de dépôt : la porte de la prison sest refermée sur vous.
Au greffe vous êtes "écroué" avec le numéro qui vous servira désormais didentité. Puis humiliation suprême, vous devez vous déshabiller intégralement pour la fouille. Si vous êtes venu avec votre petite valise, bien peu de choses vous seront laissées lorsque, muni de votre "paquetage" (draps, couverture, assiette et couverts), la porte de la "cellule arrivants" se refermera sur vous.
Quelques jours plus tard, enfermé avec 2 codétenus dans une cellule de 9 m2, vous aurez pris le rythme - lever, repas, promenade - seuls repères du temps qui ne passe pas. Vous voilà en pays étranger. Les bruits, les odeurs, le langage (largot maison) ne sont pas ceux du dehors. Vous avez perdu tous vos repères. Jour après jour, vous faites lexpérience de votre totale dépendance, vis-à-vis de la justice et de ses magistrats, des personnels pénitentiaires (pour 100 détenus, 40 surveillants et seulement 1 travailleur social). Vous préparez votre défense en pensant à ceux dont vous êtes coupés (femme, enfants, collègues), vous attendez les parloirs avec anxiété : parloir familles, parloir avocat. Avant même dêtre jugé, vous êtes exclu de la société.
Quel que soit le motif de votre incarcération et même si vous bénéficiez très vite dun non-lieu, même si vous êtes acquitté lors du procès, quelle que soit la durée de la détention, vous serez, vous-même et votre entourage, définitivement marqués.
La prison ça narrive pas quaux autres. Faudra-t-il que vous y alliez pour vous sentir concerné ?"
C'est assez effrayant...
"LA PRISON ÇA N'ARRIVE PAS QU'AUX AUTRES !
Un de vos enfants peut se laisser entraîner dans la drogue et ses dérives. Vous pouvez avoir noué une relation damitié avec un étranger en situation irrégulière, incarcéré pour ce motif. Vous-même pouvez, en conduisant sous lemprise de lalcool ou de médicaments, ou même en téléphonant, avoir causé un accident mortel. Dans le cadre de votre profession (enseignant, architecte, entrepreneur ) ou de votre engagement municipal, votre responsabilité peut être engagée sans que vous soyez directement lagent du délit. Lorsque vous vous y attendez le moins, un coup de sang peut suffire à vous faire commettre le délit (le crime ?) qui vous enverra derrière les barreaux.
Désormais pour vous et pour les vôtres rien ne sera plus comme avant. Garde à vue, premiers interrogatoires, mandat de dépôt : la porte de la prison sest refermée sur vous.
Au greffe vous êtes "écroué" avec le numéro qui vous servira désormais didentité. Puis humiliation suprême, vous devez vous déshabiller intégralement pour la fouille. Si vous êtes venu avec votre petite valise, bien peu de choses vous seront laissées lorsque, muni de votre "paquetage" (draps, couverture, assiette et couverts), la porte de la "cellule arrivants" se refermera sur vous.
Quelques jours plus tard, enfermé avec 2 codétenus dans une cellule de 9 m2, vous aurez pris le rythme - lever, repas, promenade - seuls repères du temps qui ne passe pas. Vous voilà en pays étranger. Les bruits, les odeurs, le langage (largot maison) ne sont pas ceux du dehors. Vous avez perdu tous vos repères. Jour après jour, vous faites lexpérience de votre totale dépendance, vis-à-vis de la justice et de ses magistrats, des personnels pénitentiaires (pour 100 détenus, 40 surveillants et seulement 1 travailleur social). Vous préparez votre défense en pensant à ceux dont vous êtes coupés (femme, enfants, collègues), vous attendez les parloirs avec anxiété : parloir familles, parloir avocat. Avant même dêtre jugé, vous êtes exclu de la société.
Quel que soit le motif de votre incarcération et même si vous bénéficiez très vite dun non-lieu, même si vous êtes acquitté lors du procès, quelle que soit la durée de la détention, vous serez, vous-même et votre entourage, définitivement marqués.
La prison ça narrive pas quaux autres. Faudra-t-il que vous y alliez pour vous sentir concerné ?"
C'est assez effrayant...